Les tourbières

La tourbe est un dépôt organique formé par l’accumulation de débris ou de parties végétales mortes dans un milieu ennoyé, en conditions anaérobies. Elle apparaît sous forme de fibres et d’éléments végétaux noirs, imparfaitement décomposés par l’action des bactéries. L’acidité du milieu permet d’opposer les tourbières acides (ou acidiphiles) aux tourbières basiques (ou alcalines), l’échelle des valeurs de pH rencontré en tourbières s’étendant de pH 3 (acide) à pH 8 (alcalin) avec une frontière biologique se situant autour de pH 5,5.

Tourbe peu évoluée du Bruch de l’Andlau et sol tourbeux - Birtler, 2006

Dans la zone d’étude, les véritables tourbières sont peu fréquentes et elles sont de type basique. Il s’agit le plus souvent de bas marais à roseaux ou à aulnes où s’est développé un sol brun ou noir tourbeux . Les bas-marais ou « tourbières basses » sont liés à la présence d’une nappe affleurante. L’inondation n’y est généralement pas permanente et les couches superficielles du sol s’assèchent en période estivale, permettant ainsi la minéralisation d’une partie de la matière organique.

Cette formation est très fréquente dans les Ried ou Bruch. En allemand ces mots signifient respectivement « roseau » et « marécage », ce sont des prés humides un peu spongieux correspondant à d’anciennes plaines d’inondation. Le milieu naturel du Ried est entièrement conditionné par une donnée écologique majeure : la présence d’une nappe phréatique   abondante et courante à faible profondeur dans le sol. Cette nappe est localement subaffleurante et périodiquement inondante.

Ces tourbières à caractère basique se développent sur les limons d’inondation holocènes du Rhin, localisés entre Strasbourg et Sélestat, entre Strasbourg et Soufflenheim et aussi dans la vallée de l’Ill.

Au Sud de Strasbourg, le Ried actuel comprend trois subdivisions longitudinales principales :

  • à l’Est le Ried rhénan (ou Ried blanc) avec la forêt du Rhin et la dépression du Ried rhénan au sens strict parcourue par des rivières phréatiques,
  • au centre les levées cultivées,
  • à l’Ouest le Ried de l’Ill et ses affluents, large et marécageux, où ont été décrits le Ried gris, le Ried brun et le Ried noir (Carbiener, 1969).

A l’Ouest de l’Ill il existe un autre Ried, bien particulier : le Bruch de l’Andlau lié à ce dernier cours d’eau.
Au Nord de Strasbourg sont distingués les Rieds du Nord de l’Alsace, liés au débouché des cours d’eau vosgiens dans la basse plaine rhénane,

Ces derniers marais de l’Alsace nés des caprices du Rhin et de ses affluents constituent un paysage caractéristique dans lequel vit un monde animal et végétal bien particulier et à protéger.

Bibliographie :

  • BIRTLER C. (2006) – Région Alsace. Banque Régionale de l’Aquifère Rhénan – Programme 2003-2006. Rapport final BRGM/RP-54876-FR.
  • CARBIENER F. (1969) - Le grand Ried d’Alsace, écologie d’un paysage. Bulletin de la Société Industrielle de Mulhouse, n°1, p 15-44..

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